mercredi 11 juin 2008

Pénétration

Il y avait sur le visage du gentil garçon que j’enculais cette expression proche du martyr, ou de l’enfant pris dans les convulsions de son chagrin le plus intime. « Vas-y, vas-y à fonds », suppliait Jmlepoil et je sentais le plaisir poindre au bout de ma queue parce que je désirais croire que ses traits déformés, preuves également de son niveau d’abandon et de confiance, exprimaient une émotion à la frontière de la douleur et de la volupté ultime. Mon couteau plongeait dans sa plaie, lui fouraillait le ventre et j’avais pour lui, à cette instant, tant d’amour. Ces secondes, ces minutes, tandis que nous éprouvions la sensation de décoller, de planer au-dessus de nos misérables dépouilles, étaient aussi une incursion du réel, par l’invasion des sens, un tangible témoignage de nos existences, oui, le corps est la source de l’âme et c’est pourquoi il en est la prison. Mais mon désir, qui se jette sur le monde et qui tâte et qui tord et qui mord la chair des hommes, me guide, avec toute sa rage, vers le sentiment de réalité, vers la sensation d’un monde vivant autour de moi. Le désir est ma démence et mon démon. Il fait l’intermédiaire avec le monde visible, blessant, lisse, moite, bruyant, haletant, puant, goûteux… Néanmoins, laissé nu - j’ai écrit : sans objet - il me torture, c’est une main qui me fiste, me bride les tripes et me manipule tel un navrant guignol de backroom.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Faut dire que pour Guignol, la Compagnie des Zonzons, sise à Lyon, c'est quand même moins navrant que la Backroom Company. Si tant est qu'elle en offre, de la compagnie, la Backroom & Cie.

amications Lautréamontes
dB

Anonyme a dit…

violent et de haute volée. J'aime bien les textes courts comme ça et un peu déjantés.

Farfalino a dit…

J'aime bien la progression du trivial vers le métaphorique, de l'acte à la jouissance.

jane a dit…

Et apres t'as fumé un clope?

Anonyme a dit…

Ben vu qu'il a éventré son partenaire, il a un peu tout sali son appart, alors avant son cloque, il a un peu du tout nettoyer. C'est ça la dure vie des tueurs en série.

Anonyme a dit…

j'aime bien se texte, tes mots sont sublime!

Ouam-Chotte a dit…

Merci les amis de venir ainsi me soutenir.
Si vous saviez comme, ailleurs, on m'insulte avec rage.

Figurez-vous que deux ou trois hystériques de la République des Livres (le blog de Pierre Assouline) m'accusent de pédophilie (gloups).
Bon plein d'autres insultes aussi.

J'en suis tout de même malheureux je vous avoue.

Alors plein de bises.

Anonyme a dit…

j'ai parfois l'impression qu'on n'ose plus regarder les petits, sinon les siens, sans se sentir soupçonné de pédophilie.

Ouam-Chotte a dit…

@di Brazza : Je connais les Zonzons, ils organisent un truc de fou place des Terreaux ce soir à 17 h. La plus grande leçon de marionnette du mOnde.

@choule : c'est aussi mon impression !

Anonyme a dit…

Ton texte est très beau, peu importe ce que pensent les guignols qui fréquentent La République des Lettres - si c'est ça, la République, je suis pour le rétablissement rapide de la monarchie.
Nous en avons parlé après ta lecture maîtrisée dans les toilettes du théâtre et je le redis ici (pour ceux qui aiment ce morceau et seraient tentés de découvrir quelque chose dans ce goût-là) : ça me fait penser à Dennis Cooper.