jeudi 24 juillet 2008

La porte

Je sais qui tu es. Telle une ombre prométhéenne tu glisses sous les portes et tu fais le don du feu au fou. Silhouette agitée par la présence des mouches, tu jouis du corps à corps avec moi, tu me blesses au front, une nuit de beuverie et… m’as-tu vu cul nu sur le muret pentu de la rue des Fantasques ? Je me suis maquillé ensuite avec mon sang, je me suis caressé, à travers le slip, je bandais durant notre bataille, tu voulais la volupté, je te l’avais promise. Je t’ai aperçu si souvent, du coin de l’œil, au détour d’une phrase, et te voilà ici devant moi. Sous moi.
Boumboumboum.
Noire, en effet, mon cruel sigisbée, tu l’es. Maintenant, je me dis, je suçote ton téton, tu te tais et tu siffles, dans ma gorge, les premières mesures de l’abandon. Sur mon lit, qui n’est qu’une idée blanche où je me vautre, mes mains te créent un corps mince et remuant, ton visage inventé se tord tandis que mes dents te façonnent le frein. Ah tu me suis ?
Boumboumboumboum.
Mais tu ne peux plus fuir. Tu es à Ouam. Je cartographie, je trace, je délimite ton territoire. Avec mes dents, avec mon couteau, je te coupe, je te déchire. Je t’ouvre comme un livre, une plaie, tu sens bon l’encre fraîche, mon sigisbée, ton sang est noir et tu le déverses sans plainte, ou alors elle m’est inaudible, elle sourd, ta souffrance est liquide et se déverse dans la chambre. Je te lis.
Boumboumboum.
Tu es à Ouam, infâme ? Non tu es en Ouam. Ouvre tes cuisses, cambre-toi, montre ton trou, que je me déleste enfin de ce qui pèse depuis si longtemps, dans mon bide, le long de ma colonne vertébrale, dans mes burnes et qu’il soit comblé, plein de moi ! Tu agonises, je brandis mon couteau, je ne dessine rien, je lacère, je défigure, je m’abreuve à tes dernières gouttes, je n’en peux plus de ces romans que tu te fais, de ces vies que tu inventes et qui sont là, aussi vraies que natures. D’accord, les humains ne sont rien sans leurs ombres furtives, leurs humeurs et leurs histoires. Je ne suis rien sans toi.
« Ouam je sais que tu es là »
Mon corps est lourd de tant d’absence. Noire Sigisbée, tu me suis ?
Boumboumboum.
On frappe à la porte.

26 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu m'as dit que c'était la fin de Premier Jet sur mon blog mais je ne sais pas, quelque chose me dit que ce n'est pas encore vraiment la fin, ou alors un fin du genre éternel recommencement, malgré les roulements de tambour. Feras-tu quelque chose ensuite, un second jet, un autre roman blog, ou bien serait-ce un blog affranchi de l'étiquette que tu lui as apposé ? Y aura-t-il une aventure au delà, au-delà de Ouam ? Cela me manquera ici.
Je tiens à ce que tu me gardes sur msn, même si tu n'y es jamais, pas plus que moi ces temps-ci et peut-être qu'un jour nous pourrons boire une bière, ou n'importe quoi d'autre, à la santé de la vie. Ou du vit, ou du vice, ou de n'importe quoi d'autre.
Je t'embrasse. Et prends soin de toi.

Anonyme a dit…

Alternative take:

"- Boum boum boum
- Qui est-ce?
- Le baby boumeur!
- va te faire poutre!"

Et voilà. Boum. Y a son coeur qu'a fait boum à Ouam. Boumaouam le coeur il a fait. Que celui qui n'a jamais péché lui lance le premier jet.

amications trilobites
dB

jane a dit…

il n'y a pas d'alternative.finissons en.
Ouam est aussi un autre, il est avec l'autre.
Noire sigisbée comme a un vieux copain que j'avais pas vu depuis longtemps, presque oublié, presque fantasmé.
Au revoir.
Et bonjour a Ouam.
Ps: T'es vraiment un enculé (héhéhéhé)

Anonyme a dit…

Je ne sais pas si c'est la fin mais c'est une certaine apothéose.
C'est violent et c'est TRES excitant.
Tu sais très bien provoquer ça, réveiller les sens du lecteur,j'ai eu l'occasion de l'éprouver à plusieurs reprises. En fait, voilà, entre répulsion, compassion, excitation, j'en passe, ton écriture, ton narrateur, ne laissent pas indifférent, moi pas en tout cas.
La fin ? moi je ne te dis pas au-revoir parce qu'il me semble que ce n'est pas fini, peut-être parce que les histoires ne sont jamais terminées que sur le papier (ou l'écran) et qu'après le mot "fin", le lecteur est toujours libre de faire vivre encore les personnages et, pire, de les amener enfin où il veut.
Alors, à très vite.

Anonyme a dit…

Que se cache derrière cette fin si proche????

Anonyme a dit…

Vous permettez à un homme d'être femme, à une femme d'être un homme , à chacun d'être homme et femme , quand le désir fouaille les corps. C'est très beau et le blog et la grande écriture. Merci. Christiane

Anonyme a dit…

...C'est donc la raison pour laquelle "noir" est accordé au féminin...

Anonyme a dit…

Et ben moi j'dis, y faut pas l'ouvrir cette porte

Anonyme a dit…

Quand je pense que tout ça aurait pu être éviter avec a) quinze bonnes années de psychanalyse + 250000 KG de psychotropes + quelques électro-chocs ou b) une bonne partie de jambes en l'air. Perso, ça fait longtemps que j'ai choisi ;-)

Anonyme a dit…

Jane : 8 semaines, c'est trop court

jane a dit…

gary: je sais pas ce qui me retient.

Farfalino a dit…

si "premier jet" est fini, dis-moi si tu crèches ailleurs, dans un autre blog, un autre site, un autre pseudo ...

Ce texte est très intense.

Ouam-Chotte a dit…

Vous avez raison, tous, ce n'est pas fini, ce n'est jamais fini.

Je suis en train de :
- glandouiller au lieu de travailler
- ranger mes cartons après un déménagement dans l'urgence
- hésiter
- bosser un peu sur les premières pages de Premier Jet afin de les rendre présentables à un éditeur
- fomenter un nouveau roman d'amour

Tout ça.

Pour les compagnons blogueux je n'ai pas eu de liaison internet depuis trois semaines, mais je vais rattraper mon retard. Sachez que je me suis fait à vous.

Anonyme a dit…

"liaison internet" : je me suis demandé un moment si tu nous parlais d'une aventure avec un nouveau "jmlépoil" de la toile (enfin la toile n'a pas de poils mais des jmlépoil quoi) ...
Bon retour parmi nous et bonne glandouille (ça doit te faire du bien !).
Vivent les romans d'amour !!
Bises

Anonyme a dit…

vive les romans d'amour en effet,

mais ce premier jet était sympa.

bonne glandouille,

a bientot pour la suite,

Anonyme a dit…

coucou je suis rentrée.
Poil au nez

Anonyme a dit…

Je me permets de déposer ici une Plume Brillantissime.
Participation facultative ;-)

Anonyme a dit…

Boum boum boum
c'est le come and go du pointeur?
Signé:
pointeur-pointé

Anonyme a dit…

Quand reviendrez-vous ? Votre écriture me manque.
christiane

Anonyme a dit…

alors
cette porte
c'est quand que tu la franchis dans l'autre sens

Anonyme a dit…

Ouai, elle a raison Nadine. C'est quand la sortie ?

Anonyme a dit…

yes gary hello, ca roule ma poule, ca fait un bail qu'on a pas discutallé tes blagues me manquent quand même!

a bientot en vrai.(j'espere)
jane

jeandelaxr a dit…

Ben, il est passé où ???

Ouam-Chotte a dit…

Ici ;)

Anonyme a dit…

je me demande quelle connerie il prépare... comme les gosses qu'on n'entend plus

Anonyme a dit…

oulà je voulais pas faire ma pub!