dimanche 20 avril 2008

Tambours

J’aime m’éveiller avec les restes d’un joli rêve et mieux encore d’une belle bandaison. J’ai rêvé de toi cette nuit. Quand je bois le soir pourtant c’est le genre de douceur qui me fuit. Ta présence à mes côtés s’effiloche, maintenant, mais tant pis. C’était bon. Coup de chance, ton regard et ta main se sont posés un instant sur ma peau. Je veux me réfugier dans le cocon du souvenir. Je bouge les jambes sous la couette, à la quête d’un peu de fraîcheur, ce n’est pas ce qui manque en ce moment, il fait 14 dans ma chambre, pas plus. Les membres endoloris par ma cuite, comme si j’avais dansé all the nite, les yeux irrémédiablement ouverts, j’ai la certitude que je ferais mieux d’essayer de me rendormir avant… Est-ce que j’ai tellement bu ? L’heure, 10 h, pas moyen de se discipliner, j’ai mal partout, si je ne sombre pas vite, ça va cogner. Mission doliprane, citrate de bétaïne, verre d’eau en perspective, mais, à la seconde, là, non, pas envie de me lever. J’essaie en vain de dormir. Je fais semblant, des fois ça marche. Je trouve une position. Puis une autre. Puis une autre. Encore. Et les tambours mutiques me tombent du dedans, ça y est, ils sont là, lents, ils battent leur stupide tempo, lent. Je m’entête, la face froide d’un oreiller sur ma nuque m’offre un répit trop court. Je change de position. Encore. Je ne ferme pas les yeux. Je décide d’aller en mission. Je me prépare à la station debout. Je ressens les courbatures, elles me lancent vraiment. Une soudaine appréhension : je soulève la couette et… Non. Pas de sang. La sensation de ta présence, une seconde, un lambeau de ce beau rêve, me rassérène, m’inspire le courage de me lever. Ça ira. Je me traîne et je n’ai pas l’impression que mon crâne avance à la même vitesse que mes pieds. Doliprane, ou es-tu ? Eho ! J’ouvre tous les placards avant de trouver la plaquette de pilules sur la table encombrée de la cuisine. Ça tambourine, ça tape. J’attends que se dissolve la citrate et c’est là, en baissant la tête, car elle est lourde, que je remarque mon premier bleu.

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