vendredi 18 avril 2008

Bitte schön

La bise rafraîchit tout ça, les tendresses et les brefs au revoirs s'étiolent. Les rescapés sont tentés d’entrer dans l’antre chaleureux du café d’où ne s’échappe plus de ces paquets de brouillard qui portaient les rumeurs et les airs de jazz, auparavant, en bouffées longues et lourdes. Un bel allemand en veste de jean’s blanc stationnant alors devant la porte s’écarte et, tenant d’une main son clope, tire à lui la poignée pour nous laisser passer.

« Danke sehr » Tenté-je vainement.

Depuis quinze ans, peut-être davantage, je me dis qu’il faudrait que j’habite Berlin quelques temps, l’allemand est une langue dont le rythme et la musique ont cet étrange pouvoir de me combler. Alors un beau garçon qui m’apprendrait sa langue…

Le coin du comptoir n’attendait que ses colons habituels et nous y laissons chacun un coude. Ça commence foot, sujet facile, rassembleur, sans enjeu. Ah ouais, Benzema, ah ouais. Le Peuple de l’Herbe, son dernier album ? Sur scène ils déchirent en tous cas. J’ai téléchargé les Ch’tis tu parles d’un navet. T’as vu quoi au Sonic ? Oh non, tu pousses, il y a un ou deux bons gags. C’était pas mal les deux ans du Sonic, Sun Plexus, Cheer Accident, Deborah Kant. Bon je vais y aller parce que demain sinon. Tu payes ton coup ? Aller celle du patron. On va la gagner tu crois, cette coupe ? La fête des yeux, ça s’appelle, une fille comme elle. Tu les décroches quand ces croûtes ? Ah merde elle était derrière moi quand j’ai dit ça ? Combien je te dois. Oh oh la touche que t’as j’avais pas vu les pompes roses. Elles sont pas roses d’abord elles sont mauves. Aller ciao les gars keep the pressure. Elles sont mauves t’es pas d’accord. Ciao mecton.

Bourré comme je suis, je me demande si je dois me rendre dans une boîte homo pour me rassasier le regard, pour croire un instant que je pourrais serrer un beau garçon dans mes bras, pour ma foi en mon désir. Puis non. Je vais rentrer chez moi car je ne veux pas me donner l’air de mendier un sourire ou une caresse. Dodo.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

"Le coin du comptoir n’attendait que ses colons habituels",
En lisant ça, je me suis demandé de quel genre de colons tu pouvais parlé.
J'ai l'esprit mal placé et les nuits semblent chaudes à Lyon, ces temps ci...

Anonyme a dit…

J'adore la langue allemande, avec des bittes partout. Ca me remue.

Anonyme a dit…

Oui les nuits sont chaudes à Lyon, je confirme. Le pouvoir des muqueuses nous investit !

Anonyme a dit…

en tant qu'hetero je trouve qu'il fait plutot frisquet en ce moment a lyon.
Quant aux colons habituels du coin du comptoir je crois savoir qu'on habite le même bar.

Ouam-Chotte a dit…

Aïe ça pousse ! C'est à croire que c'est l'printemps !

@Love : euh oui, il paraît, sauf que je n'étais pas à "la peau"...

@Marcel : hein qu'ils sont sexys ces boches ;)

@Quenelle : C'est où la peau ?

Anonyme a dit…

Quelque part non loin de chez toi, mais comme je le dis si bien dans mon blog, je peux pas te préciser où, car je retrouve jamais la porte mdr

Sinon je crois qu'il y'a une faute d'orthographe dans ton billet, tout à la fin. Tu as écris dodo, là où il fallait lire : Sodo :)

Va à la peau !!! J'y serais bientôt ce serait drôle de se croiser dans une cabine glauque ou qu'on se compte fleurette sur les canapés crados :)

Anonyme a dit…

Après la rencontre que tu suggères, Quenelle chaude, chacun pourrait en écrire sa vision respective sur son blog, ça serait marrant, bien qu'assez glissant. Il serait interdit de parler de mensurations, bien sur, à moins que vous y teniez expressément.

Anonyme a dit…

bon je crois que l'instant je ne peux repondre a personne...