dimanche 27 avril 2008

Train-train

Une danseuse arrive à la gare de la Part Dieu à 16h01, elle reprend un train à 16h42 et je dois l’intercepter. Je l’appelle sur son portable, numéro extorqué dans la matinée à son attachée de presse, bien sûr elle ne me répond pas, elle fait sa bêcheuse. Eh ben on n’a pas fini. Comme d’habitude je suis en retard, essoufflé, échevelé, ah non, pas échevelé. Sur le quai, ma cible est repérable à deux kilomètres, entourée de sa cours de ramasse-miettes emballés dans du clinquant, de la pacotille, de la fringue parisienne. Tu parles d’un boulot, va falloir passer les barrages, demander la permission d’approcher la diva à cette bande de piètre glaneur de gloire. J’ai le sourire engageant, la poignée de main franche et la jeune femme que j’accoste est conquise. C’est l’administratrice, elle fond, voire elle coule, c’est du miel. Elle ne serait pas contre un petit coup derrière le wagon de queue, la conne. Je la laisse espérer le temps d’être présenté, tout roule. Pendant que la danseuse commence à répondre à mes questions, pas de temps à perdre, nous cheminons vers le hall de la gare et la mielleuse, non sans avoir tenté un sourire, court devant nous au renseignement des trains au départ. J’ai du mal à écouter ce qu’on me raconte, je prends des notes ici ou là mais je ne comprends pas grand’ chose et je doute de pouvoir écrire un article cohérent. Je pense que le chef au journal m’en voudra à mort si je n’assure pas sur ce dépannage au pied levé et de penser ça, je ne peux plus me concentrer sur ma danseuse, je m’affole, je me force à écouter, je note un ou deux mots et je perds à nouveau le fil, je pense qu’il faut que j’écoute et ça m’empêche d’écouter. Je suis un vrai malade. Dans le métro, ensuite, relisant mes gribouillis, je suis un peu rassuré car j’aurais de quoi broder un feuillet et c’est tout ce qu’on me demande. Après tout, une entrevue à la sauvette, entre deux trains, Madame refusant de s’exprimer par téléphone… personne ne pouvait en espérer davantage. A 20 h, papier rendu, au journal ils sont plutôt contents, le chef parce que j’ai répondu à son attente, le journaliste que j’ai remplacé eh bien parce que je l’ai remplacé. Tout roule, dans ce train-train que je voudrais bien attraper, cette fois. Suffit d’être un peu efficace, comme aujourd’hui, et à l’heure.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les danseuses parlent ???? lol

Bon et bien, très cher, pour répondre à ton com précédent, je serai honoré que tu me donnes ton adresse MSN (par mail Myspace).

Ouam-Chotte a dit…

Les danseuses parlent, mais souvent pour ne rien dire, lol.

Anonyme a dit…

on dit pas les danseuses on dit les valseuses les gars, faut tout vous expliquer ou quoi...

Shams a dit…

Pour ne rien dire ca c'est sur.
Tout passe par le corps.