lundi 7 janvier 2008

Noël

Faut-il que je disserte longtemps à propos de Noël. Fête maudite et dépressive. La Famille, le retour. Pour ceux qui ne la voient pas le 24 ni le 25, le mirage du foyer, de son cocon chaleureux, la solitude aggravée telle une circonstance et la mélancolie ; pour ceux qui s’y collent en revanche la très grosse envie de leur dire à tous d’aller se faire foutre avec leurs sentiments adoucis au foie gras, leur mépris dilué dans le champagne, leur atrabilaire et éphémère fidélité. 15 ans que je meurs à petit feu dans mon trou à rat et que cette bande de banquiers me propose de trouver un boulot à ma mesure, manard, éboueux, je ne sais. Ah bon, vous avez cru que j’oublierais ? Des banquiers ces clochards loqueteux mendiants chaque jour la seule reconnaissance à laquelle ils puissent aspirer, celle que les patrons dispensent à leurs serfs ? Si je mendie, moi, des caresses, au moins laissent-elles sur ma peau leurs sillons blêmes, leurs griffures et leurs sublimes humeurs. Au moins je puis flatter la main qui me flatte, lécher la bouche qui me suce et regarder le visage de qui s’abandonne à l’extase sous l’effet de mes indignes câlineries. A mon amant, à mes amants, par leurs baisers tirant de l’encre de ma plume et moi jouissant de maculer la toile de leur suc, je propose de former un instant le grand rêve des familles vaincues, la déchirure génétique, l’explosion en joyeuses éclaboussures, en feux de Bengale nacrés de cette absolue imposture du petit couple blanc hétéro qui me fait vraiment vomir… non mais vous ne les voyez plus ces crétins dérisoires avec leurs gueules de gros beauf’ avinés qui se croient justifiés dans toute leur infinitude aux yeux de qui les croise juste parce qu’ils sont au bras d’une jolie fille, qu’ils possèdent en sus la dernière Alfa Roméo et que, bien sûr ils se sont endettés pour les trente prochaines années, mais au moins sont-ils, eux, propriétaires ? Non je ne peux pas faire d’appel au meurtre tout de suite, d’abord je suis contre la peine de mort, et si on les brûlait ses couillons, en place publique, devant un parterre de pédés, de gouines, d’artistes, de poètes, de noirs et d’immigrés en tout genres ? Dire que ces espèces de nuisibles en Fiat Punto ont le droit de fonder une famille, n’est-ce pas assez dire que le concept de famille est merdique ? Une tripotée de mômes ils peuvent faire, pendant que les pédales n’ont, elles, que le droit de sourire : ne sommes-nous pas nous les tontons de chez tata ?


Bon ben c’est Noël, joyeux Noël. Ma famille de banquiers, ben on ne s’entend pas si mal. Et à l’échange de cadeau, j’y gagne un peu, c’est déjà ça. Je me prévois un petit coming out dans un coin de ma tête, juste pour faire chier. Je pense à cet autre banquier qui voulait me brouter l’aisselle et je me dis qu’il est peut-être seul pour les fêtes. Je lui envoie un message.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Fais pas le con laisse le banquier portuguaise.
Et pis toi t'as pas de poils, alors que moi... en fait je reverai que tu me refile ce super plan, ca se fait entre copine...Sinon à quoi ca sert les amis? Hein...

Anonyme a dit…

Mais c'est que j'adore !

Anonyme a dit…

J'aime la violence de la rage s'échouant sur la douceur secrète d'une aisselle.
Bravo.