lundi 26 novembre 2007

Mentos

J’ai rencontré mon premier pédé grâce à l’Internet. A l’âge de 34 ans. Je me cachais derrière mon écran, un peu comme tout le monde, le Gentil Garçon, lui, m’a très vite donné rendez-vous, bonjour, bonjour, tu fais quoi dans la vie et demain à 17 heures ? Devant l’opéra ? J’ai dit oui avec la trouille au ventre, je lui ai dit que j’avais la trouille au ventre, il a rit un bon coup et m’a demandé : mais pourquoi ?

C’est ça. Pourquoi avoir peur. C’est ce que je me dis tout le temps. Comme s’il ne pouvait pas être, je ne sais pas moi, un bizarre. On a bu une bière, puis deux, on a mangé ensemble, je l’ai trouvé charmant et à la fin il m’a proposé un mentos. J’ai refusé bien sûr, par réflexe, en pensant que les bonbons ça fait grossir. Ce n’est pas que je sois au régime, je fais attention, alors un mentos, c’est quoi le rapport plaisir / sucre ? J’aurais voulu qu’il m’invite chez lui. Il m’aurait appris plein de trucs je suis sûr. Il m’a offert un mentos à la menthe, ah bon, et je suis rentré la queue basse. Ensuite, on s’est revu plusieurs fois, je me disais est-ce qu’il va sortir son tube de mentos et même j’ai acheté des Hollywood chewing-gum, en dragées sans sucre, parce que je me suis dit que c’était peut-être à mon tour de faire le premier pas, jamais je n’ai eu ce courage. La dernière fois, chez lui, un soir, tout d’un coup je veux partir et il me dit il n’y a pas le feu. C’est une invitation. L’occasion ou jamais de sucer un mentos. Il me parle avec douceur, il me semble fragile, la douceur chez un garçon, la fragilité. D’ailleurs en dévalant les escaliers je me retourne une seconde pour lui recommander de faire attention à lui. Pendant toute notre curieuse relation, qui ne dura au bas mot qu’un petit mois, il m’a répété cent fois qu’il acceptait une relation « sans ambiguïté » avec moi, ce qui ne me plaisait qu’à moitié, et là je crois lire un regret sur son (joli) visage. Je n’ai pas envie, je fouille un instant en moi mais rien. Je fuis. C’est fin mai, je sens en moi des poussées de désir, le printemps peut-être, mon livre m’appelle. J’aurais pu… enfin… mais mon désir, impérieux, m’empêcha d’aller dans son lit, qu’est-ce que je peux dire d’autre ? Alors, sûr, j’ai l’air bête aujourd’hui devant mon divx twink’s box taste my sperm gay porn xxx où il y a ce mec, celui qui a gardé ses chaussures et qui avale tout. J’ai déjà goûté le mien de sperme, pour savoir, quoi, c’est vrai que ça ne vaut pas le caviar (sur de la glace pilée avec un p’tit champagne avec des bulles fines fines fines). Enfin, quand j’ai quitté le Gentil Garçon tous ces trucs de cul (ou plutôt de queue) ne me faisaient ni chaud ni froid, rien. Je voulais écrire. Je vivais un printemps intérieur, mon roman bourgeonnait de mille mots en moi. Je ne ressentais que cette urgence, ce désir, ma fiction, ma lettre d’amour.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

alors la le coup des mentos, d'enfer!

Anonyme a dit…

que je te vois filer des mentos a mes gosses!

Ouam-Chotte a dit…

Peeeetits petits petits petiiits !!!!