lundi 10 décembre 2007

Danseuses

Le rendez-vous de ce matin ne s’est pas mal passé. La donzelle était rodée, moi j’en avais rien à faire de ce qu’elle me racontait, je lui donnais du hum, du hin hin, du mmmm et cela lui a suffit. Deux feuillets, il me fallait deux feuillets et bingo, à peine le temps de poser une ou deux questions, en 30 minutes l’entretien était torché. « Alors comment a débuté cette incroyable aventure ? » Reste la rédaction de l'article, je ferais ça une partie de l’après-midi. Il me reste du temps avant d’aller manger un bout et je flâne sur les quais du Rhône en pensant à mes danseuses, je veux dire, aux femmes que j’ai interrogées et qui, à une époque, me faisaient fantasmer. Bien sûr c’était avant de décider que je n’en mettrais jamais dans mon lit, beuark, quand j’y pense. Je me disais paf je tombe amoureux, elle aussi, et on arrête ces délires pédérastiques, ces obsessions de fesses de garçon, de ventre de garçon, d’épaules et de cuisses et de pectoraux et de bouche et de… Bref… Lorsque je dois interroger quelqu’un, j’espère toujours au moins une rencontre, une inspiration. Un pigiste qui vivote n’a pas les moyens de refuser le travail et, du coup, je me retrouve parfois nez à nez avec une fille qui doit me parler de trucs dont je n’ai rien à faire – de danse par exemple. Avec une chemise aussi légère qu’une nuisette, les petits seins pointant sous un brouillard de tissu froissé, des sourires, une bonne humeur, une fragilité devinée… une fille peut m’émouvoir. Un parfum de nudité. Un effluve de sa nuit, une idée de son corps ensommeillé. Longtemps j’ai espéré, sans y croire, tomber amoureux d’une de ses si précieuses impressions. Je me fais une introspection, de temps en temps, la révision des un an. Une fille peut m’émouvoir, m’intimider à cause de sa beauté, pas m’ébranler. Je traverse le pont de la Guillotière en direction de la presqu’île. Pour ce garçon qu’un rayon de soleil a caressé devant moi, en revanche, je me sens prêt à tout.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

ah ! je me disais quand même...
il a donc hésité hein, tout n'est pas perdu les filles, la prochaine fois a poil les danseuses je suis sur qu'on peut y arriver.

Jenny Ferroro presidente de "Viens mon loulou nous aussi on peut te faire des choses"

Anonyme a dit…

Tu paris ?

Jonny président de "Viens tu peux me faire ce que tu veux"

Ouam-Chotte a dit…

Ok ok je prends note...

Anonyme a dit…

Je t'ai détesté à la première lecture.
Pas exactement toi, celui qui raconte.
En fait j'étais tombé plusieurs fois sur ta page mais je n'avais pas lu, je ne sais pas pourquoi et là, en le faisant, j'ai eu une réction quasi épidermique envers ton narrateur. Expliquer pourquoi serait trop ...
Je lis quand même parce que ça m'intrigue et je me retrouve 3 pages plus loin.
Tout ça pour dire :
Tu as du talent !

Anonyme a dit…

Ah si, je sais pourquoi.
Parce que l'accroche c'est que c'est un roman et que je pensais devoir lire tous les billets précédents.